Besoin de repos. [PV Nélé]

Un vide, entre tel et tel seconde, il n'y avait rien eu. Et puis, une fois cet étrange instant de supension, les couleurs chaleureuses de quatre murs l'encerclèrent. Une goutte de sueur quitta son cuir chevelu et glissa contre sa tempe laissant une trainée salée qui lui coulait jusque dans les yeux. La bouche entrouverte, elle cherchait son souffle. Son corps semblait prendre plus de temps à lutter contre la blessure qu'elle ne l'avait pensé. La balle était probablement d'une excellente facture ou dans une matière qu'elle, en tant qu'immortelle, ne supportait pas. Ouvrant ses sens, un assourdissant bruit de fond lui martyrisait les oreilles et un désagreable murmure lui venait aux oreilles. Soutenue par son ami vampire, la lycane se raccrochait de toutes ses dernières forces à Lauri. Sentant le sol se dérober sous ses pieds, Nélé chercha le doux reconfort d'une chaise ou d'un lit. Elle avait bien comprit qu'elle était dans une chambre. Baissant le buste pour mener la jeune femme sur le lit, elle tomba aussitôt sur le côté et, les bras en croix, elle resta couchée ainsi, les yeux fermés, laissant échapper entre ses fines lèvres légérement gonflées un soupir aussi silencieux et doux qu'un murmure étouffé. La fraternité. Non. Ca y est, elle y était. A malheur, que n'avait-elle pas eu comme projet de rester en dehors de tout cela. Oui, malheur. Mais c'était trop tard à présent. Elle avait repris goût a sa forme lupine et la louve qui sommeillait en elle [le monstre?] semblait crier à nouveau liberté. Non, jamais elle ne pourrait plus se passer de sa nature, de sa nouvelle nature, mais ce n'était pas sans risque. La fraternité était la meilleure des solutions alors pourquoi le prendre aussi mal. Demain. Oui, demain elle recommencerait à vivre. D'un violent effort, elle réussit à tirer ses jambes sur le lit. Une douleur lancinante lui prit l'épaule. Rejetant la tête en arrière, la courbe de ses reines se leva au dessus du lit et ses mains se crispèrent sur le drap de lin, dont la couleur claire égalait celle de ses longs doigts fins. Se mordant les lèvres, elle soupira lorsque la crise fut passée. Sentant son coeur palpité dans sa poitrine, comme un oiseau en cage, elle relacha tout les muscles de son corps, le plus qu'elle le put du moins. Elle était fatiguée et voulait dormir mais ses yeux semblaient la brûler, elle ne trouverait pas le sommeil, pas tout de suite en tout cas. Peut-être allait-elle somnoler un moment. Mais elle se sentait si mal, un peu fièvreuse et vaseuse, dû à la fatigue et au début de faim probablement. Sentant les murs comme en apesenteur autour d'elle, la jeune femme était comme en plein délire. Une angoisse la prit dans le creux du ventre, elle tendit la main. Elle avait peur d'être seule, seule dans un endroit qu'elle ne connaissait pas, seule avec pour seule compagne sa douleur et sa frustration.

"Lauri... reste avec moi, ne pars pas !"

La main toujours tendue dans sa direction, les yeux de la jeune femme se retractèrent doucement et une étrange paix sereine la pris. Elle ne demandait qu'une petite présence humaine, peut-être avait-il autre chose à faire, mais ses yeux avaient quelque chose de plaisant. Elle les fixait et, comme un medicament, sentit immédiatement l'effet apaisant. Comme la lavande ou le tilleul. Oui elle avait besoin de ses yeux. Et de ses mains aussi. Très caline et tactile, elle avait besoin de toucher de la chair, elle voulait sentir sa peau entre ses doigts, dans sa main, pour la rassurer. Peut-être cherchait-elle à se prouver qu'elle n'était pas morte, qu'elle était encore parmi le commun des mortels. Oui, elle ne demandait que sa main, dans le sens figuré du terme bien sûr (--') c'était si peu. Et ses yeux aussi.

*Oui, regarde moi encore...*